Bookclub de juin 2023 : « Au nord du monde » de Marcel Theroux

Le pitch

Le temps s’est arrêté pour Makepeace. Sans âme qui vive sur qui veiller, elle arpente les rues désertes de sa ville fantôme. Les derniers pionniers venus coloniser ce coin de Sibérie ont disparu avec le cataclysme. Makepeace est seule. Pour survivre, il lui faut un cheval, un fusil, de quoi fondre des balles, quelques graines à semer lorsque le sol aura dégelé, un œil vif pour repérer les livres à sauver des décombres – et une bonne dose de ruse.
Mais quand Ping émerge de la taïga, trahissant une peur sans nom dans une langue inconnue, et qu’un avion déchire le ciel, Makepeace prend la route, l’espoir chevillé au corps.
Roman d’aventures ou dystopie, voici LE western du Grand Nord. Un roman déjà culte.

Nos avis

Clémence ne sait pas si elle a aimé cette lecture ou pas. Elle a eu l’impression de lire le roman qui aurait inspiré la série Walking dead et a donc eu une impression de déjà-vu (la prison, la ville contaminée… On retrouve exactement cela dans la série). L’histoire, en tout cas, tenait debout.

Maxime s’est très vite plongé dans l’histoire, conquis par le style. Mais pour lui, à partir de la mort de Ping, le récit a commencé à perdre de sa puissance. Certaines choses ne lui semblaient pas abouties : il n’y avait pas de schéma narratif, les personnages disparaissaient aussitôt qu’ils apparaissaient, la fin elle-même lui a paru bâclée… Il s’est rapidement senti perdu. 

Élodie pressentait qu’elle n’allait pas aimer cette lecture, car elle n’est pas très branchée dystopies… Et en effet, ça n’a pas loupé. Elle a abandonné sa lecture assez rapidement, n’éprouvant jamais vraiment l’envie d’y revenir… Elle a besoin de s’attacher aux personnages quand elle lit et là, elle n’y arrivait pas, Makepeace étant trop solitaire.

Alban a eu un gros coup de cœur pour ce livre, c’était pour lui une très belle surprise. Le sujet était original et les situations dépeintes, extrêmement probables et réalistes. Il montrait ce qui pourrait se passer si tout s’effondrait et qu’il fallait se battre pour survivre. L’absence d’informations sur ce qui avait pu se produire avant la catastrophe ne l’a pas du tout gêné, au contraire, chacun•e pouvait interpréter cela comme il/elle le voulait. Le rythme est lent, certes, mais il reflète le cours des événements vécus par les personnages. Ce livre lui a fait penser à Malevil de Robert Merle – mais en plus réaliste !

Tatiana n’a pas du tout aimé ce livre. Les descriptions prenant plus de place que les événements qui lui paraissaient survolés, malgré, parfois leur gravité (la perte d’un enfant, par exemple). Elle aurait aimé savoir ce qui avait pu se produire avant l’action.  

Mickaël était au départ pris dans l’histoire (il trouvait très belle l’histoire entre Makepeace et Ping), mais a vite décroché, il n’arrivait plus à vivre ce qu’il lisait, au bout d’un moment. Il a fini par lire sans vraiment lire. Les personnages défilaient, les situations aussi, sans qu’il y prête un quelconque intérêt. 

Je copie ici l’avis de Marie : J’ai apprécié le livre mais j’ai trouvé que certains passages étaient très angoissants. C’est bien écrit et j’avais envie de lire la suite. Les descriptions me plongeaient vraiment dans l’ambiance, en particulier dans la ville contaminée et dans le camp de travail. Les descriptions des personnages étaient aussi très bien faites. J’ai été très touchée par la mort de Chamsoudine et Ping car leur présence apportait de l’humanité à Makepeace. J’ai bien aimé les non-dits qui laissent la part à l’imagination (surtout sur les expériences menées dans Polyn et notamment sur la fiole trouvée). C’est un livre qui m’a laissé souvent très pensive quand je le fermais. Une réserve importante car je l’ai trouvé assez angoissant… Peut-être en raison du réalisme et des références à des problématiques actuelles. 

Hermine : le début m’a beaucoup plu, j’étais embarquée dans l’histoire de Makepeace et Ping qui, malheureusement, tourne vite court. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai eu l’impression de vivre les événements de loin, tant ils se ressemblaient (selon mon prisme d’appréciation), tant ils étaient survolés. Certains me paraissaient même un peu improvisés, des événements devenaient des non-événements, des actions sans importance. Comme Tatiana, j’aurais aimé en savoir plus sur la vie d’avant, d’autant plus que des (certes, brèves) allusions à celle-ci jalonnent le récit. Il me paraît important de pouvoir me projeter dans des romans dystopiques, ils font office d’électrochocs, sont censés nous secouer et nous ouvrir les yeux sur ce monde que pourrait être le nôtre si nous continuons à abîmer la planète. Et là, ça ne fonctionnait pas. Pour moi, en tout cas. J’ai, à part cela, beaucoup aimé le style de l’auteur qui parvenait bien à nous plonger dans un décor de fin du monde, peuplé d’habitants luttant pour leur survie. 

Les coups de cœur

Alban : Au nord du monde de Marcel Théroux ;

Tatiana : le tome 8 des Sept Sœurs de Lucinda Riley ; La plage de la mariée de Clarisse Sabard ; La faiseuse d’étoiles de Mélissa Da Costa ;

Mickaël :  Le Nouveau de Keigo Higashino. Il recommande aussi Un long, si long après-midi d’Inga Vesper ;

Élodie : le tome 4 des Sept Sœurs de Lucinda Riley ; Une belle vie de Virginie Grimaldi ;

Maxime : L’Empreinte de Alexandria Marzano-Lesnevich – dont je vous parlais ici !

Clémence : Rhapsodie italienne de Jean-Pierre Cabanes ;

Hermine : pas de coup de cœur mais une reco, la BD Par la force des arbres d’Édouard Cortès – dont je vous parlais !

Et la prochaine fois, on lit quoi ?